Notre civilisation occidentale fut à la fois élevée et délimitée par un idéal commun, celui des Droits de l’homme. Ces droits ont favorisé son instauration sur fond de rationnel du progrès humain. Celui-ci a été un élément moteur de l’idéal, la science contribuant à sa suprématie. Le XIXe siècle a donc mêlé ces deux idées et, selon Marcel Mauss, ce siècle a pris la civilisation pour La civilisation, chaque nation et chaque classe sociale ayant fait de même.
Aujourd’hui, la mondialisation promeut toujours plus d’individualisme, bien que paradoxalement saturée par du même. Que devient l’universel dans le libéralisme ? La mondialisation, avec le capitalisme, a continué à imposer l’unicité comme l’image d’un universel et ceci par les normes, les procédures, avec un management en voie d’homogénéisation dans ses modes de gestion. Pour Monique Selim, « cet universel a poursuivi l’annexion de l’autre, le différent, le réduisant au même à travers un modèle de société occidentale, tout en contribuant à libérer la société de l’arrimage au patriarcat. »
A la mondialisation s’ajoute la globalisation qui déploie dans le social des formes nouvelles de totalisation. La globalisation amène les individus par la massification du côté du barbare qui diffuse des formes d’emprise, tout en excluant certains pour mieux aliéner les autres au système. Ce capitalisme sans limite a fait des laissés-pour-compte à des degrés divers dans le monde. Marc Augé dit que nous nous acheminons vers une planète à trois classes sociales : les puissants, les consommateurs, les exclus[1]. Cette globalisation met en œuvre des moyens technologiques de plus en plus performants pour assurer la communication et faire de la planète une planète interconnectée, en réseaux, incitant chacun à la consommation.