Déroulement de la journée :
la journée sera divisée en quatre étapes. À chacune des étapes, Heitor O’Dwyer de Macedo avancera des problématiques théorico-cliniques sur lesquelles les discutants interviendront pour les prolonger, les interroger, et/ou débattre, à partir de leur expérience clinique et leurs pratiques de pensée.
(La cure comme fait psychique inédit)
« Quel usage clinique je fais de la distinction entre les différents registres qui traversent une rencontre – celui du réel, de la réalité, de l’imagination, du fantasme, du symbolique, de la sexualité ?
C’est quoi une défense ?
Quelle conséquence clinique a dans ma manière de faire le psychanalyste mon immense dette à Winnicott ?
Qu’est-ce que je cherche dans une interprétation ? Quel rapport entre cette recherche et les balises connues sur l’interprétation ?
Quelles articulations, quelles conséquences cliniques, de ma théorie de la genèse du sujet comme l’identification du bébé à l’espace où il existe dans le monde interne de sa mère ? Quelles inflexions, quels prolongements de cette théorie dans mon maniement du transfert ?
Si je considère le trauma comme un corps psychique étranger irréductible dans le psychisme du sujet, à quoi sert une psychanalyse ? À quoi sert une psychanalyse si je considère qu’on ne « guérit » jamais d’un trauma ?
Quelle incidence a dans mes cures mon expérience de la psychothérapie institutionnelle ?
Quelles recommandations puis-je donner aux jeunes qui s’engagent dans l’aventure de se proposer comme psychanalystes ?
Qu’est-ce que c’est pour moi un psychanalyste ? Quelle attente a une personne qui vient rencontrer un ou une psychanalyste ? Qu’est-ce que cette personne qui vient rencontrer l’analyste suppose de lui ?
Y-a-t-il une différence pour moi entre l’aire de la psychanalyse et l’aire de la psychothérapie ? Si non, pourquoi ? Si oui, en quoi consiste-elle ?
Dans cet inventaire, loin, très loin d’être exhaustif, ce qui m’intéresse qu’on remarque c’est que le JE est aux avant-postes de mes questions.
En effet, après quelques années de pratique, celui et celle qui se propose comme psychanalyste commence à reconnaître sa manière singulière d’exercer ce métier que Freud disait impossible.
Cette « manière singulière » n’est rien d’autre que sa propre métapsychologie. Et s’il ne peut la reconnaître, son travail, de mon point de vue, ne peut être considéré comme un travail psychanalytique.
Cette métapsychologie singulière, personnelle, est faite de notre biographie, de nos lectures, de nos désirs, de nos amours et de nos amitiés, de nos combats, de nos déceptions, de nos traumas, de notre vie sexuelle, de notre position sociale et politique, de notre réinterprétation et assomption de la métapsychologie freudienne, plus de celles qui nous ont aidés à penser. À penser notre vie, à nous aider à rencontrer les autres, le réel et la réalité du monde. J’inclus dans les métapsychologies qui nous ont aidés celles de nos psychanalystes. Cet ensemble constitue une pensée incarnée. Et si celui et celle qui se propose en position de psychanalyste ne peut reconnaître sa métapsychologie personnelle, sa pensée reste une pensée d’emprunt, une prothèse de pensée.
La non-reconnaissance de sa métapsychologie singulière chez ceux et celles qui se proposent en position de psychanalyste, et quelles que soient les raisons, ont des effets plus ou moins néfastes sur les patients et patientes qui, de fait, ne rencontrent jamais le visage, le vrai visage, de son ou sa psychanalyste. »